La santé mentale des adolescents apparaît aujourd’hui comme une question de santé publique majeure. La dépression représente l’une des principales causes de maladie et d’incapacité chez les adolescents, et le suicide est la troisième cause de décès chez les 15-19 ans. La moitié des troubles de santé mentale à l’âge adulte se manifeste par ailleurs dès l’âge de 14 ans, mais la plupart des cas ne sont ni détectés ni traités (OMS, 2020). Or, l’absence de prise en charge des problèmes de santé mentale des adolescents d’aujourd’hui présente des conséquences sur la santé physique et mentale des adultes de demain. Le contexte actuel de la pandémie de COVID-19 et les différentes mesures qui en découlent ont, par ailleurs, fortement impacté la santé mentale des adolescents : démotivation, décrochage scolaire, repli, refus scolaire anxieux, etc.

Le CH Saint-Jean-de-Dieu porte d’ores-et-déjà plusieurs dispositifs de soins dédiés aux adolescents (unité psychothérapique pour adolescents à Pierre-Bénite, centre de soins pour adolescents de Lyon 7 et de Givors, unité d’hospitalisation à temps complet). Il dispose ainsi d’une expertise en matière de psychiatrie de l’adolescent et de professionnels aguerris à la relation de soin très particulière à cet âge.

Afin d’étoffer encore son offre, le CH Saint-Jean-de-Dieu développe aujourd’hui un dispositif de soins ambulatoires intensifs complémentaire à l’existant. Ce dispositif propose à des adolescents de 12 à 18 ans en situation de crise une prise en charge réactive et intensive afin d’éviter les passages aux urgences et le recours à l’hospitalisation temps plein. Il se compose pour cela d’une équipe mobile disposant d’une double mission d’évaluation des situations et d’intervention thérapeutique dans l’environnement ordinaire de l’adolescent, et d’un hôpital de jour de crise.

Grâce aux modalités d’intervention qu’il propose, le dispositif vise à permettre un engagement actif et volontaire de l’adolescent dans sa prise en charge. Il s’agit ainsi de favoriser un dialogue patient-soignant plus ouvert, permettant à l’adolescent de tirer des bénéfices cliniques significatifs de sa prise en charge. Il s’adapte à la population adolescente, en promouvant un « aller-vers » propice à l’adhésion thérapeutique, et une réactivité permettant un soin précoce de l’adolescent avant que son état de santé ne se dégrade.